La députée provinciale de Joliette, Véronique Hivon, a annoncé, le 21 avril, qu’elle ne sera pas candidate aux prochaines élections provinciales d’octobre prochain après 14 ans de vie politique.

« Je fais ce choix à un moment où ma flamme et ma combativité sont toujours bien présentes. Mais où elles sont accompagnées d’un besoin irrépressible de trouver une espace de liberté et un espace de normalité », a-t-elle déclaré avec beaucoup d’émotion en point de presse au Château Joliette.

Maintenant âgée de 52 ans, Mme Hivon ajoute que sa décision n’a rien à voir avec la position du Parti Québécois dans les sondages ou avec la dernière élection partielle dans Marie-Victorin. « Les sondages ne m’ont jamais fait peur. Ma décision était arrêtée et connue de mon chef plusieurs semaines avant le scrutin », a-t-elle mentionné.

Elle quitte donc la vie politique exactement comme elle avait fait la promesse lorsqu’elle avait élue pour la première fois en décembre 2008, soit sans une once de lassitude ou de désabusement en complétant même un mandat de plus que les deux ou trois qu’elle envisageait.

Sur le plan local, Véronique Hivon s’est dite fière de son soutien pour le milieu communautaire (appui du milieu des arts avec le nouveau Musée d’art de Joliette, le nouveau Centre Culturel, le Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies), la famille et en éducation (concrétisation de plusieurs écoles et CPE, construction du centre multisports et l’avènement d’une desserte universitaire de plus en plus diversifiée dans Joliette), la bataille pour l’équité du financement en santé et services dans la région ainsi que la sécurisation de la route 158.

« D’ici la fin de mon mandat, je travaillerai sans relâche, afin qu’aboutisse certains projets soit une maison pour les soins palliatifs, le Nouveau Centre d’amitié autochtone ainsi que les projets d’habitations communautaire Amélie-Fristel et Pas Habitat », a précisé la députée sortante.

Véronique Hivon a tenu à remercier ses collaborateurs actuels et anciens de son bureau de comté, l’exécutif de Joliette et surtout à son mari Jacques et sa fille Iris. «Mon mari a toujours cru en moi et à ma place en politique, même parfois plus que moi, et qui a permis à notre folle vie de pouvoir exister, en extraordinaire et généreux équilibriste qu’il est. Pour ce qui est d’Iris, merci d’être aussi formidable. Je t’aime tellement. J’espère que tu comprendras un jour que si j’ai fait tout ça, c’est aussi un peu beaucoup pour toi, pour que tu sois fière de moi mais aussi que tu sois fière du Québec dans lequel tu grandis », a-t-elle conclu avec les larmes aux yeux.

Photo Guy Latour

Son parcours politique

Avocate de profession, Véronique Hivon est élue pour une première fois, le 8 décembre 2008, sous la bannière du Parti Québécois, lorsqu’elle l’emporte par une majorité de plus 5 500 voix contre Christian Trudel du PLQ. Elle devient alors porte-parole de l’opposition officielle en matière de Justice du 9 janvier 2009 jusqu’au 1er août 2012. En août 2011, elle est aussi  porte-parole de l’opposition officielle pour la protection de la jeunesse et en matière d’adoption internationale.

Réélue le 4 septembre 2012, elle devient ministre déléguée à la Santé publique et à la Protection de la jeunesse du 19 septembre 2012 au 18 octobre 2012. Elle est nommée ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse et ministre responsable de la région de Lanaudière, poste qu’elle occupera du 4 décembre 2012 au 23 avril 2014.

L’une de ses principales réalisations en tant que ministre a été de formuler un projet loi à partir des recommandations de la commission spéciale Mourir dans la dignité. Le 12 juin 2013, elle dépose le projet de loi 52, intitulé Loi concernant les soins de fin de vie à l’Assemblée nationale. Ce projet de loi consiste à légaliser l’aide médicale à mourir pour les gens en phase terminale d’une maladie incurable, donc en fin de vie. Après la pause estivale, le projet de loi a passé l’étape de l’adoption de principe par 84 voix contre 26. L’étude détaillée du projet de loi a été finalisée le 16 janvier 2014. Le déclenchement de l’élection générale de 2014 a toutefois interrompu le processus. Le projet de loi a finalement été adopté le 5 juin 2014 avec 94 voix pour, 22 contre et 0 abstention.

Réélue aux élections générales du 7 avril 2014, elle a occupé plusieurs fonctions de porte-parole notamment en matière de famille, de justice, en matière de culture, de communications, d’enseignement supérieur, de recherche et de soins de fin de vie ainsi que de la réforme des institutions démocratiques.

Le 28 janvier 2018, le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, nomme Véronique Hivon vice-cheffe du parti, en annonçant qu’elle serait vice-première ministre dans un gouvernement péquiste. Réélue aux élections générales de 2018, elle occupe plusieurs fonctions de porte-parole du deuxième et troisième groupe d’opposition en matière d’éducation, de justice, de soins de fin de vie, pour la famille et pour les relations Québec-Canada

Pour ce qui est de son avenir, Véronique Hivon a mentionné qu’elle n’avait pas de projet  pour le moment.