Quelle place pour le renforcement de notre filet social ?

Dans le cadre de la campagne électorale québécoise, la Table régionale des organismes communautaires autonomes de Lanaudière (TROCL) tenait sa deuxième conférence de presse en compagnie de représenant.es du Réseau vigilance Lanaudière afin de réclamer de la part des partis politiques de s’engager pour le filet social.

Le filet social : une réalisation collective

Alors que la population québécoise était frappée par la pandémie de la COVID-19 dans les dernières années, la réalité du sous-financement des organismes communautaires autonomes et des services publics ont rapidement fait la manchette. Suite à des coupures gouvernementales dans les services publics sur de nombreuses années, entre autres, pendant les périodes d’austérité, force est de constater que le filet social québécois a montré des signes d’affaiblissement lorsqu’on avait besoin d’eux en pleine crise sanitaire. C’est pourquoi le Réseau Vigilance Lanaudière, composé de syndicats et d’organismes sociaux et communautaires de la région, et la TROCL ont décidé de s’unir pour exiger des engagements fermes de la part des partis politiques à améliorer le soutien pour un filet social lanaudois et québécois plus fort. Pour Hugo Valiquette, directeur de la TROCL : « Autant les organismes communautaires autonomes que les services publics font partie de ce filet social qui nous est propre, ici au Québec. Nous avons en commun d’être fortement reconnus, mais sans avoir les rehaussements financiers nécessaires pour vraiment améliorer la situation. Il est temps que la prévention et la première ligne deviennent une réelle priorité, et pour se faire, cela prend des investissements importants, dès maintenant. »

En pleine crise sociale et climatique.

Alors que la population est menacée par le réchauffement climatique qui frappera durement les personnes les plus vulnérables de la société, les gouvernements tardent à aller au cœur des problèmes pour mettre en place des solutions durables. Alors que la menace grandit et que des personnes souffrent déjà des impacts de la crise climatique, il faut rapidement se sortir de l’utilisation des énergies fossiles, consommer moins et partager davantage. Comme l’expose Catherine Pouliot du Réseau vigilance Lanaudière : « Mais là, il n’y a plus de statu quo possible. Nos sociétés vont changer radicalement dans les prochaines années. Qu’on le veuille ou non. Ce qui est positif, c’est que puisque l’avenir sera différent de ce qu’on connaît, ça nous ouvre toutes les possibilités de construire quelque chose de mieux. C’est l’occasion de prendre enfin à bras le corps les injustices et les inégalités dans notre société. » Renforcer la réponse de l’État québécois par des services publics forts est un exemple pour se préparer à répondre aux problématiques qui seront vécues dans les prochaines années, en termes de santé publique et de dérèglement climatique. Pendant qu’il est temps, il faut oser le courage de changer les paradigmes actuels liés à l’environnement afin de prendre des décisions importantes. C’est pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois qu’il faut agir. Les organismes communautaires autonomes feront également partie de la solution, en accompagnant les personnes vulnérables qui seront au cœur des situations difficiles. Pour cela, il faut qu’ils aient la capacité de répondre aux besoins des communautés.

Les services publics : un soutien important pour les citoyennes et les citoyens.

Le filet social québécois est composé de programmes sociaux et de services publics qui soutiennent la population de Lanaudière et du Québec. En ce moment, on peut voir dans l’actualité que les personnes qui tiennent à bout de bras ces services publics sont sur le bord de la rupture. Il est temps que nous retrouvions la fierté collective de cet État québécois qui est une réponse aux besoins exprimés par la population. Nos réseaux publics offrent des services de qualité, mais ont été déstabilisés par les coupures austères et néolibérales depuis des décennies. En appauvrissant les services publics, c’est toute la société québécoise qui s’appauvrit. On remet ainsi la responsabilité sur les épaules des individus au lieu de faire des changements collectifs. Il faut se lever et demander un changement de cap aux partis politiques québécois. « Car œuvrer et militer pour des services publics forts et des travailleuses et travailleurs reconnus et valorisés, voici une façon d’assurer une base solide pour l’accès à l’égalité dans ce monde beaucoup trop individualisé, » ajoute Mathieu Lessard du Réseau vigilance Lanaudière. Au lieu de promettre des baisses d’impôt qui enlèveront de la marge de manœuvre financière à l’État québécois, les organismes communautaires autonomes et les syndicats souhaitent des engagements pour renforcer la réponse du gouvernement aux besoins de la population.

Engagez-vous pour le filet social.

Pendant la campagne électorale québécoise, les organismes d’action communautaire autonome sont unis sous la campagne Engagez-vous pour le filet social afin de revendiquer :

  • Un rehaussement de 460 millions de dollars du financement à la mission globale des organismes et l’indexation des subventions pour permettre aux organismes de suivre l’augmentation des coûts et aussi améliorer les conditions des travailleuses et des travailleurs du mouvement de l’action communautaire autonome.
  • Investir massivement dans les services publics et les programmes sociaux, en évitant la sous-traitance avec le privé, afin d’en assurer un accès universel à la population.
  • Renflouer les coffres de l’État en s’assurant d’une fiscalité davantage progressive.
  • Et faire progresser la démocratie et les droits humains.

Comme l’explique Jérémy Parent, développeur de l’action communautaire autonome à la TROCL : « Ces revendications sont les aspirations de milliers de personnes qui oeuvrent, s’engagent et qui sont soutenues par les 200 organismes de Lanaudière qui font partie des 4000 organismes communautaires autonomes québécois. Le prochain gouvernement du Québec doit prendre soin de la population, améliorer concrètement les conditions de vie des citoyennes et des citoyens et de faire du Québec, un exemple de démocratie. »