Un quinquagĂ©naire de Lanoraie, qui a reconnu avoir mis le feu Ă  son logement qui s’est propagĂ© dans le triplex dans lequel il habitait, dans la nuit du 3 mars 2021 aussi Ă  Lanoraie, a Ă©copĂ© d’une peine avec sursis, le 18 octobre.

Le juge François Landry a condamnĂ© Carlo Abbruzzese, 57 ans, Ă  une peine de 22 mois moins un jour Ă  purger Ă  domicile ainsi que l’obligation d’effectuer 240 heures de travaux communautaires sur une pĂ©riode de 15 mois.

L’accusĂ© avait plaidĂ© coupable, le 10 fĂ©vrier dernier, au palais de justice de Joliette, Ă  l’accusation « Ă©tant responsable d’un bien ou propriĂ©taire de la totalitĂ© ou d’une partie d’un bien, Ă  savoir: un immeuble Ă  logement situĂ© sur la rue Notre-Dame Ă  Lanoraie, s’est Ă©cartĂ© de façon marquĂ©e du comportement normal qu’une personne prudente aurait adoptĂ© pour prĂ©voir ou limiter la propagation des incendies ou prĂ©venir les explosions et a contribuĂ© Ă  provoquer dans ce bien, un incendie ou une explosion causant ainsi des dommages Ă  un immeuble Ă  logements » ainsi qu’à un bris de probation.

Les faits se sont dĂ©roulĂ©s vers 4 h 30 du matin. Selon le rĂ©sumĂ© des Ă©vĂ©nements lu par le procureur de la Couronne, Me Lucas Bastien, l’accusĂ©, qui Ă©tait locataire d’un triplex de deux Ă©tages, occupait le logement du haut.

Cette nuit-lĂ , Carlo Abbruzzese, qui avait consommĂ© drogue et alcool, a dĂ©cidĂ© de faire un rituel satanique de changement de sexe. Il a allumĂ© une vingtaine de bougies qu’il a rĂ©partit partout dans son appartement encombrĂ© et jonchĂ© d’objets.

Furieux de constater que ledit rituel n’avait pas changĂ© son sexe, l’accusĂ© est entrĂ© dans une grande colĂšre et s’est mis Ă  donner des coups de pied sur tous les objets de son appartement, y compris les bougies, sans se soucier qu’un incendie en rĂ©sulte.

Lorsque l’inĂ©vitable incendie se dĂ©clencha et se rĂ©pandit Ă  son appartement, M. Abbruzzese a eu la prĂ©sence d’esprit de sortir de l’immeuble, de crier au feu et d’aller cogner aux fenĂȘtres des autres locataires pour les rĂ©veiller et les aviser de l’incendie.

Il criait « J’ai mis le feu, j’ai mis le feu, je m’excuse », a-t-il lancĂ© en mentionnant le nom de son propriĂ©taire, qui occupait le troisiĂšme logement du rez-de-chaussĂ©e. Ce dernier, alarmĂ© par les cris de l’accusĂ©, a contactĂ© les services d’urgence.

Les pompiers de la MRC de d’Autray ont rĂ©ussi Ă  Ă©teindre les flammes mais l’immeuble avait une perte totale.  « À l’arrivĂ©e des premiers pompiers, les flammes sortaient du deuxiĂšme Ă©tage  », avait expliquĂ© SĂ©bastien Proulx, agent de communication de la MRC.

Au total, environ 40 pompiers de la MRC de d’Autray, avec entraide de Joliette, avait participĂ© Ă  l’intervention.

Carlo Abbruzzese avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© sur les lieux et avait fourni une dĂ©claration incriminante aux policiers. L’estimation de la valeur de la perte se situe aux alentours de 386 500$.

Au moment des faits, l’AccusĂ© brisait une condition de sa probation Ă  savoir de s’abstenir de consommer des drogues illĂ©gales.

À la suite du plaidoyer de culpabilitĂ©, la Couronne et l’avocat de l’accusĂ©, Me Robert Loiseau, avaient demandĂ© et obtenu du tribunal qu’un rapport prĂ©sentenciel ainsi qu’une Ă©valuation psychiatrique et sexologique soient rĂ©digĂ©s par un agent de probation.