AprĂšs plus d’un an de conflit de travail, l’ensemble de la CSN se mobilise Ă  nouveau pour soutenir le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP LanaudiĂšre–CSN en grĂšve depuis le 30 septembre 2021. À la veille de l’Halloween, l’évĂšnement prend d’abord la forme d’un cortĂšge funĂšbre qui veillera Ă  enterrer l’esprit coopĂ©ratif de Novago et du groupe quĂ©bĂ©cois Sollio dont fait partie Novago.

« C’est un dur combat que nous menons depuis plus d’un an maintenant. Il n’est pas question pour nous de laisser tomber notre syndicat ni les gains que nos membres ont rĂ©alisĂ©s au cours des 50 annĂ©es d’existence de notre syndicat. Il est grand temps que notre employeur comprenne le message. Nous ne cĂšderons pas et s’il le faut, nous sommes prĂȘts Ă  affronter l’hiver pour une seconde fois » affirme Nicole Lambert, prĂ©sidente du syndicat.

Rappelons que Novago a exigĂ© dĂšs le dĂ©but des nĂ©gociations d’importants reculs salariaux alors que le QuĂ©bec est plongĂ© dans une crise inflationniste majeure et une pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre importante. Cependant, les parties ont rĂ©cemment repris contact pour une premiĂšre fois depuis avril dernier. C’est au terme de leurs Ă©changes que ceux-ci ont conjointement demandĂ© au ministĂšre du Travail d’ĂȘtre convoquĂ© en sĂ©ance de conciliation. Cette rencontre aura lieu le 24 octobre prochain.

Scabs en télétravail

L’utilisation de briseurs de grĂšve par Novago n’est pas Ă©trangĂšre au fait que le conflit perdure indument. La coopĂ©rative a d’ailleurs Ă©tĂ© reconnue coupable d’utiliser des « scabs » en tĂ©lĂ©travail par le tribunal administratif du travail le 25 mars 2022. « Il faut impĂ©rativement que la jurisprudence s’adapte Ă  notre siĂšcle, d’autant plus que le tĂ©lĂ©travail est devenu une rĂ©alitĂ© encore plus prĂ©sente depuis la pandĂ©mie. La possibilitĂ© d’utiliser des briseurs de grĂšve en tĂ©lĂ©travail sans rĂ©elles consĂ©quences dĂ©sĂ©quilibre le rapport de force avec les employeurs du QuĂ©bec et avec Novago en particulier. Il va falloir que Jean Boulet, ministre du Travail, en tienne compte s’il s’intĂ©resse au sort des travailleuses et des travailleurs », a soutenu Caroline Senneville, prĂ©sidente de la CSN.

Bons résultats financiers

Les travailleuses et les travailleurs de Novago sont d’autant plus en colĂšre de cette situation que l’entreprise a dĂ©gagĂ© des ristournes de 3,1 millions de dollars dans son dernier exercice financier, en plus d’investir 200 000 $ dans la communautĂ©. Les travailleuses et travailleurs demandent seulement une augmentation raisonnable en cette pĂ©riode d’inflation Ă©levĂ©e. « C’est complĂštement Ă  contre-courant. À titre d’exemple, Olymel qui fait Ă©galement partie du grand groupe coopĂ©ratif Sollio convient avec plusieurs de ses syndicats de rouvrir les conventions collectives afin d’amĂ©liorer les salaires de dĂ©part et ainsi assurer la rĂ©tention de la main-d’Ɠuvre et l’attractivitĂ© de ses emplois », indique Nancy Mathieu, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la FĂ©dĂ©ration du commerce (FC–CSN).

Solidarité nationale

MalgrĂ© la difficultĂ© de cette grĂšve, je suis fiĂšre de nos syndicats de LanaudiĂšre et de partout au QuĂ©bec qui appuie le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP LanaudiĂšre–CSN depuis le dĂ©but. C’est l’ensemble de la CSN et tout le mouvement syndical quĂ©bĂ©cois qui est derriĂšre vous », a lancĂ© Patricia Rivest, prĂ©sidente du Conseil central de LanaudiĂšre–CSN.