Les grévistes du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la COOP Lanaudière CSN ont assisté mercredi matin au dépôt d’un projet de loi privé porté par Alexandre Leduc porte-parole du deuxième groupe de l’opposition en matière de travail et député de la circonscription de Hochelaga-Maisonneuve.

Le projet de loi privé déposé ce matin à l’Assemblée nationale visait à actualiser la notion d’établissement dans le cadre des dispositions relatives aux briseurs de grève du Code du travail. Ainsi le projet de loi vise à ce que la notion d’établissement s’étende à tous lieux où sont remplies les fonctions de salarié-es en grève en précisant que ces lieux incluent le télétravail.

Cette démarche s’inscrit notamment à la suite de celles initiées par la députée de la circonscription de Joliette Véronique Hivon qui avait elle-même interpellé en chambre le ministre du Travail sur la question. Ce dernier s’étant compromis en laissant entendre une certaine ouverture sur la question.

Le 3 mai, à l’étude des crédits sur le travail, la députée de Joliette est revenue à la charge en demandant au ministre de changer la loi en ce sens. Bien que le ministre se dit sensible à la question, il refuse néanmoins de s’engager à changer la loi.

Il faut rappeler que tout récemment, le tribunal administratif du Travail a rendu deux décisions reconnaissant le travail de briseur de grève dans le cadre du télétravail. Une première à la cimenterie de Joliette en lock-out depuis près d’un an et une seconde à la COOP Lanaudière CSN dont les salarié-es sont à la rue depuis plus de 7 mois.

« Nos grévistes de la COOP Lanaudière et nos consœurs et confrères de la cimenterie à Joliette sont des exemples très contemporains des limites actuelles de la loi interdisant l’utilisation de briseur de grève dans le cadre du télétravail. Cette situation déséquilibre le rapport de force entre les parties et contribue à la judiciarisation des négociations et ne fait qu’éterniser les conflits de travail davantage. Le ministre doit agir et rapidement », souligne Patricia Rivest, présidente du conseil central de Lanaudière – CSN.

« Nous sommes extrêmement heureux du soutien de Madame Yvon en appui à notre cause et nous sommes particulièrement heureux également que les élu-es de l’Assemblée nationale à Québec se préoccupent de notre conflit de travail. Nous souhaitons maintenant que Novago se préoccupe, comme la classe politique du Québec, de l’intérêt de nos membres qui sont à la rue depuis plus de 7 mois », conclut Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la COOP Lanaudière CSN.