Le leader anti-masque et contre les mesures sanitaires, François Amalega-Bitondo, 43 ans, de Deux-Montagnes, a été déclaré coupable de tapage, vendredi matin, au palais de justice de Joliette.

C’est la décision qu’a rendu le juge François Landry au terme d’un procès de deux jours qui s’est déroulé les 22 et 23 mars dernier.

Le magistrat a cependant acquitté l’accusé des deux chefs de bris de condition, estimant que la Couronne ne s’est pas déchargée de son fardeau de prouver que M. Amalega Bitondo a brisé à deux reprises des conditions de remise en liberté lors de ces mêmes manifestations.

À la suite du verdict de culpabilité, le juge a condamné l’accusé à une sentence suspendue avec une probation d’un an, dans laquelle il lui sera interdit de pénétrer dans le Canadian Tire de Joliette.

François Amalega Bitondo avait auparavant demandé que le tribunal ne lui impose aucune peine parce qu’il a le droit de manifester pacifiquement.

De son côté, la Couronne, représentée par Sarah Beaudry-Leclerc, estimait qu’une courte peine de prison, une amende et une probation aurait pu satisfaire les fins de la justice.

Rappel des faits

Le premier événement est survenu le 21 juillet 2021, vers 17h30, dans le commerce situé sur le boulevard Firestone.

Les policiers du poste de la MRC avaient été appelés à intervenir pour un groupe de manifestants qui ne respectaient pas l’obligation du port du masque. M. Amalega-Bitondo avait alors été arrêté par les patrouilleurs. Il avait été remis en liberté sous plusieurs conditions à respecter dont l’interdiction de retourner sur les lieux de la manifestation

Or, vers midi, le lendemain, le complotiste s’est présenté au Canadian Tire et a été ré-arrêté pour bris de condition. Conduit au poste de la SQ de la MRC de Joliette, il a été de nouveau remis en liberté sous promesse de comparaître le 15 septembre de la même année. Une vingtaine de personnes s’étaient rassemblées devant le poste de police en soutien à l’homme.

Le directeur-général du Canadian Tire, qui avait été ciblé par les manifestations, Éric Martel, avait dénoncé vivement l’action réalisée par Action Coordination. «Empêcher d’honnêtes employés de desservir les clients, c’est déplorable. Chambranler toute la communauté de Joliette pour absolument rien, ce l’est aussi. Ils peuvent faire leurs revendications par écrit au gouvernement», avait-il déclaré à TVA nouvelles.

Lors du procès, la Couronne, représentée par Me Sarah Beaudry-Leclerc, a fait entendre cinq témoins dont quatre policiers. De plus, deux vidéos sur les événements ont été mises en preuve devant le juge François Landry.

En défense, M. Amalega-Bitondo avait témoigné qu’il s’était rendu dans le commerce du boulevard Firestone, le 21 juillet 2021, dans le but de magasiner comme avant, c’est-à-dire sans porter de masque. Il a aussi affirmé que le lieu n’a pas été bloqué par le groupe d’anti-masque mais par les employés du magasin. Il ajoute que son groupe était très respectueux des policiers car « nous les respectons ».