Pourquoi maltraitez-vous votre meilleur ami ? Votre corps est votre compagnon le plus loyal et, pourtant, nombreux sont celles et ceux qui le trahissent Ă longueur de journĂ©e. Vous le martyrisez, vous lui faites toutes sortes de reproches, vous le dĂ©testez parfois, alors quâil nây a pas plus fidĂšle que lui. Permettez-moi, dans cette chronique, de vous faire partager ma passion pour lâincroyable mĂ©canique de prĂ©cision quâest lâĂȘtre humain (cerveau/corps), pour ce monde merveilleux dans lequel nous vivons, afin de vous rĂ©concilier avec votre « vĂ©hicule », sachant que vous ne pouvez pas vous en passer et quâil est temps pour vous de lâapprĂ©cier Ă sa juste valeur.
Le monde merveilleux dans lequel vous habitez : votre corps
Pour commencer, sachez que votre corps est bien plus intelligent que vous et quel que soit votre QI (quotient intellectuel), quâil crĂšve le plafond ou quâil soit au ras des pĂąquerettes, votre organisme sait, depuis votre conception, comment gĂ©rer votre Ă©volution physique et le bon fonctionnement de tous vos organes. Vous ne vous ĂȘtes peut-ĂȘtre jamais penchĂ© sur le monde merveilleux dans lequel vous habitez et comme le tout agit sans que vous nâayez Ă y rĂ©flĂ©chir, vous le prenez pour acquis. Et, au lieu dâen prendre soin, vous ne pensez quâĂ vous rĂ©conforter ou vous rĂ©compenser avec des excĂšs : alimentation trop riche ou toxique, drogue, alcool, tabac, sexe dĂ©bridĂ© (MST), ne buvant pas dâeau ou trĂšs peu (ça fait rouiller !), manque de sommeil ou insomnies (somnifĂšres), excitants pour forcer vos yeux Ă se mettre en face des trous (boissons Ă©nergĂ©tiques/cafĂ©), aucun sport mĂȘme pas la marche, etc. Vous faites plus attention Ă votre voiture quâĂ votre propre corps !
Vos fidÚles lieutenants !
Vous Ă©prouvez des difficultĂ©s Ă gĂ©rer votre propre vie (sociale, professionnelle, privĂ©e), imaginez donc si vous aviez pour mission de gĂ©rer tous vos organes, en plus ! Les connaissez-vous seulement ? Je vous les prĂ©sente, vos fidĂšles lieutenants : cerveau, cĆur, poumons, foie, reins, thyroĂŻde, estomac, pancrĂ©as, vessie, rate, intestins, organes gĂ©nitaux. Sans compter tous les systĂšmes qui organisent la liaison entre les organes sur « le terrain » et surtout partant de votre cerveau. Bref, parce que 75 millions de millions de cellules agissent sans revendiquer une « augmentation de bienveillance et de « bien traitance », ni aucune pose syndicale, ni aucun congĂ©, vous ignorez totalement leur dĂ©vouement Ă votre cause. Pire ! Vous critiquez lâensemble ! Combien de temps tiendriez-vous avec un patron qui vous maltraite et qui vous tape sur la tĂȘte, alors que vous souhaitez faire de votre mieux et veiller au bon fonctionnement de lâentreprise ?
Le corps fait tout ce quâil peut pour rattraper vos excĂšs
Vous ĂȘtes fĂąchĂ© si vous attrapez un rhume (fallait vous couvrir), si vous vomissez (fallait pas tant boire dâalcool), si vous grossissez (fallait pas tant manger), si vous ne dormez pas (fallait pas boire autant de cafĂ©), si vous nâavez plus aucune Ă©nergie (fallait vous coucher plus tĂŽt), si vos dents sont toutes jaunes (fallait arrĂȘter de fumer), si votre cerveau ralentit (fallait pas lâexposer Ă la drogue/alcool), si les rides arrivent plus tĂŽt que prĂ©vu (fallait prendre soin de votre alimentation et de votre sommeil), bref, des « fallait » ou « fallait pas », je peux vous en sortir pendant toute une journĂ©e. Que vous maltraitiez votre corps, tant pis pour vous, assumez. Mais le critiquer ? LĂ , je vous arrĂȘte ! Il est le triste rĂ©sultat de votre façon de le traiter⊠Parce que lui, il vous traite bien : il fait tout ce quâil peut pour rattraper vos Ă©carts, vos excĂšs, il nettoie, rĂ©pare, assainit, draine, libĂšre, stabilise, rĂ©organise, rĂ©cupĂšre, vide, remplit, etc. Et le tout 24h/24, sans sâarrĂȘter !
LâhomĂ©ostasie
Le plus admirable, câest que chacun des Ă©lĂ©ments de notre organisme, du plus petit au plus grand, coopĂšre avec le reste de lâĂ©quipe pour vous maintenir en vie et de la façon la plus saine possible. Le corps est si puissant et en mĂȘme temps si fragile. Votre vie ne tient quâĂ un fil, chaque jour que vous passez, et ce fil est protĂ©gĂ© vaillamment par chaque partie du monde merveilleux que vous occupez et que vous ne mĂ©ritez peut-ĂȘtre pas⊠Avez-vous entendu parler de lâhomĂ©ostasie ? Tout votre corps veille Ă la bonne communication entre tous les acteurs de votre organisme et prend soin dâen conserver lâĂ©quilibre, quel que soit le dĂ©sĂ©quilibre que vous lui imposez. Tel un niveau pour vĂ©rifier la droiture dâune Ă©tagĂšre (mettre la bulle dâair au milieu), votre corps veille Ă rattraper vos bĂȘtises, Ă rĂ©Ă©quilibrer le dĂ©sĂ©quilibre que vous lui infligez comprenant que sa mission est de conserver la meilleure harmonie dans tout lâensemble, contre vents et marĂ©es ! Vous qui ne rĂ©ussissez parfois pas Ă vous entendre avec une seule personne, imaginez donc avec toute une Ă©quipe ! La perfection est requise, aucun organe ne tire volontairement dans les pattes dâun autre : ils ont le mĂȘme objectif, votre santĂ© et votre survie !
Si votre corps pouvait vous critiquer : que vous dirait-il ?
Et non seulement vous nâĂȘtes absolument pas reconnaissant(e) pour ce que votre « vĂ©hicule » fait pour vous, mais, en plus, vous lui crachez dessus, quand il ne rĂ©pond pas Ă vos fantasmes. Vous souhaitez un corps de reine ou le physique de Terminator, mais sans faire dâefforts. Vous lui faites toutes sortes de reproches sans rĂ©aliser que vous ĂȘtes Ă lâorigine des dĂ©fauts que vous lui reprochez. Imaginez donc ce quâil vous « balancerait » Ă la figure sâil pouvait vous critiquer Ă son tour ? Soyez honnĂȘte et faites la liste de toutes les maltraitances que vous lui faites subir⊠Que feriez-vous sans lui ? Les personnes tĂ©traplĂ©giques, privĂ©es de leur corps, mais pas de leur tĂȘte, vous mettraient un bon coup de pied aux fesses, si on pouvait rĂ©activer une de leurs jambes pendant quelques secondes ! Lui reprocher lâesthĂ©tique quand vous pouvez la modifier (pour vous, pas pour attraper les mouches avec du miel !), lâaccuser de vos excĂšs, ne jamais ĂȘtre satisfait de ce que vous voyez dans le miroir et oublier que grĂące Ă lui vous respirez, vous marchez, vous courez, vous riez, vous dansez, vous faites toutes sortes de mouvements qui sont la belle dĂ©monstration de votre libertĂ© dâaction : grĂące Ă lui, vous vivez !
Sâil ne peut verbaliser les reproches, votre corps peut tout de mĂȘme vous parlerâŠ
Bien sĂ»r, il est temps dâaccepter certaines parties de votre corps qui ne seront jamais Ă votre goĂ»t : et alors ? Souhaitez-vous vraiment que lâon vous « aime » juste pour votre « carrosserie » ? Si une femme utilise des artifices, quâelle ne sâĂ©tonne pas dâattirer uniquement des hommes artificiels ! Les actrices/acteurs et mannequins ayant tout fondĂ© sur leur physique crĂšvent Ă petit feu de se voir vieillir. Regardez Madonna qui risque bien de se « dĂ©coudre » sur scĂšne, un de ces jours ! Votre corps est fidĂšle et sâil vous fait souffrir, câest souvent parce que vous lâavez abĂźmĂ©Â : il exprime vos excĂšs que ce soit physique ou/et mental. Quand vous prenez soin de votre corps, vous ressentez du bien-ĂȘtre et de la sĂ©rĂ©nitĂ©, câest lĂ sa façon de sâexprimer aussi. Mais si vous avez dĂ©rapĂ©, il couvrira, essaiera de rĂ©parer et de compenser vos excĂšs jusquâĂ ce quâil ne le puisse plus. Il nây a pas plus fidĂšle et loyal que votre corps : le lui rendez-vous ? Comprenez quâil vaut mieux prĂ©venir que guĂ©rir, car, quand la maladie se manifeste, le problĂšme est prĂ©sent depuis un bon bout de temps. Quant Ă lâaspect mental, la dĂ©pression et le burnout sont des allergies Ă un environnement toxique dans lequel vous avez trempĂ© bien trop longtemps : lâinconfort, dans un premier temps, puis lâanxiĂ©tĂ© ont essayĂ© de vous prĂ©venir, mais vous ne les avez pas Ă©coutĂ©s, vous vous ĂȘtes obstinĂ© Ă continuer dans une direction qui vous rongeait.
Je terminerai sur une phrase de Gandhi qui rĂ©sume trĂšs bien ma chronique : « Prends soin de ton corps pour que ton Ăąme ait envie dây rester ». Prenez soin de vous.
Un article de Pascale Piquet, coach certifiée
la spécialiste de la dépendance affective depuis 2005
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